C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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1
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     ACCORD     
-

Mettre acort : Et plus grant bien de mettre accort Entre gens ou il ha descort. (MACH., Voir, 1364, 786). Pluseurs citez tramis avoient Au Saint Pere et li supplioient Très humblement que bon acort Mettre li pleüst au descort Dou roy de Chypre et dou Soudan. (MACH., P. Alex., p.1369, 221). En mon cuer ha un descort Qui si fort le point et mort Que, sans mentir, S'Amours par son dous plaisir N'i met acort Avec ma dame, pour mort Me doy tenir. (MACH., Ch. bal., 1377, 613).

2
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     ACCUEIL     
"Manière dont on reçoit qqn qui se présente" ; p. ext. "manière d'être, contenance, aspect" : Et je qui fui boutez dedens le brueil Vi qu'a ce mot la dame au dous acueil Cheï com morte. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 65). Et vostre simple chiere Et vostre gracieus accueil Plein de plaisant maniere (MACH., Ch. bal., 1377, 581). Le dous attrait de son tres bel accueil (MACH., L. dames, 1377, 69). Plaisant accueil et gracieus attrait Me font amer ma douce dame gente (MACH., L. dames, 1377, 114).
3
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     ACCUEIL     
-

P. méton. : Tuit mi desir Sont et seront en servir Vo bel accueil, Chiere dame, et d'acomplir Vostre dous vueil. (MACH., Ch. bal., 1377, 599).

4
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     ADORER     
-

Aorer qqc. : Vo fine biauté que j'aour (MACH., Ch. bal., 1377, 584). C'est vo bonté que j'aour (MACH., Ch. bal., 1377, 629).

5
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     ADORER     
-

Aorer qqc. : Vo fine biauté que j'aour (MACH., Ch. bal., 1377, 584). C'est vo bonté que j'aour (MACH., Ch. bal., 1377, 629).

6
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     ADOUCIR     
-

P. métaph. : Quant vo douceur adoucir Vuet mon amer. (MACH., Ch. bal., 1377, 612).

7
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     AFFINER1          AFFINER2     
III. -

Part. passé en empl. adj. "Pur, parfait, délicat" : Qu'onques biauté si affinée Ne pot estre sans Pitié née (MACH., D. verg., a.1340, 38). Souffisance m'enrichi Et Plaisance, si Qu'onques creature nee N'ot le cuer si assevi N'a mains de soussi, Ne joie si affinee (MACH., Voir, 1364, 360). Sa bonté pure, affinée (MACH., Ch. bal., 1377, 588). De vraye amour, loyal et affinée, Vous vueil adès honnourer et servir. (MACH., L. dames, 1377, 92).

8
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     AGRANDIR     
"Rendre plus important, plus intense" : ...einsi comme on voit geter Yaue en feu pour embraser Et enasprir, Fait mon desir agrandir Mon triste plour (MACH., Ch. bal., 1377, 608).
9
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     AGRÉER     
A. -

Empl. trans. indir. Agreer à. "Plaire, convenir à" : Et chascuns d'eaus a son pooir a fait Ce qu'il pense qui leur agrée et plait (MACH., J. R. Beh., c.1340, 132). Et la creature crea Si bien, qu'à chascun agrea. (MACH., P. Alex., p.1369, 3). ...sans li riens ne m'agrée, Sans li tout dous m'est amer. (MACH., Ch. bal., 1377, 611). Mais puis qu'il est ainsi Qu'à moy occire est vo pensée, Puis qu'il vous plaist, forment m'agrée. (MACH., L. dames, 1377, 84). Et vo gent corps, belle, qui tant m'agrée (MACH., L. dames, 1377, 111).

10
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     AGRÉER     
-

Empl. abs. : On y sent sans plaie pointure Douce, plaisant a soustenir Et delitable a maintenir ; Com plus fort point, et plus agrée. (MACH., D. verg., a.1340, 31). Trop bien estes comparée Au printemps qui tant agrée Et tant ha puissance, Qu'en li douceur est trouvée, Verdeur, fleur, fruit et rousée Et toute plaisance. (MACH., Ch. bal., 1377, 604).

11
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     AIMANT     
-

Pierre d'aimant : Plus dure qu'un dyamant Ne que pierre d'aymant Est vo durté, Dame, qui n'avez pité De vostre amant (MACH., Ch. bal., 1377, 620).

12
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     ALENTIR     
I. -

Empl. trans. "Retenir, calmer" : Mais pour tenrement plourer Ne le puis faire cesser [Desir] Ne alentir (MACH., Ch. bal., 1377, 608). Ne plus qu'on porroit tarir Et tenir La mer sans nul mouvement Ne porroit on repentir N'alentir Mon cuer d'amer loyaument Li qui dessus tous m'agrée. (MACH., Ch. bal., 1377, 611).

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     ALENTIR     
I. -

Empl. trans. "Retenir, calmer" : Mais pour tenrement plourer Ne le puis faire cesser [Desir] Ne alentir (MACH., Ch. bal., 1377, 608). Ne plus qu'on porroit tarir Et tenir La mer sans nul mouvement Ne porroit on repentir N'alentir Mon cuer d'amer loyaument Li qui dessus tous m'agrée. (MACH., Ch. bal., 1377, 611).

14
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     ALENTIR     
II. -

Empl. pronom. Soi alentir de. "Se retenir de" : Car tant vous aim, sans mentir, Qu'on porroit avant tarir La haute mer Et ses ondes retenir Que me peüsse alentir De vous amer (MACH., Ch. bal., 1377, 612).

15
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     ALLÉGER     
A. -

Alegier qqc. "Rendre moins pénible à supporter ; calmer, adoucir" : Sire, nuls ne m'en puet aidier, Ne nuls fors Dieus ne porroit alegier La grief dolour Qui fait palir et teindre ma colour (MACH., J. R. Beh., c.1340, 61). ...aligier poués mon tourment (MACH., Ch. bal., 1377, 624). ...vos cuers de legier Puet tous mes maux garir et alegier (MACH., L. dames, 1377, 170).

16
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     AMER     
II. -

Subst. masc. "Amertume, rudesse, méchanceté" : Quant vo douceur adoucir Vuet mon amer. (MACH., Ch. bal., 1377, 612). Dont dire puet : "Je me muir pour amer, Puis qu'en amer ne puis trouver qu'amer" (MACH., L. dames, 1377, 39).

17
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     AMOITIR     
B. -

Au fig. "Refroidir" : Qu'amoistie soit l'ardour De mon desir Et que son aspre vigour Puisse amenrir. (MACH., Ch. bal., 1377, 607).

18
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     ANÉANTIR     
B. -

[Le compl. d'obj. désigne une pers.] "Plonger dans un abattement total" : N'onques vos cuers n'ot tenrour Dou plour Qui m'a tout anienti. (MACH., Ch. bal., 1377, 594).

19
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     APPAROIR     
1.

[En parlant d'une chose abstr.] "Manifeste, clair, évident" : ...et quant Mort et miné M'ara vostre cruauté Qui m'est trop grant, Lors sera bien apparant Ma loyauté. (MACH., Ch. bal., 1377, 621).

20
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     APPORTER     
2.

"Être la cause ou l'occasion de" : [Fortune] En riant meschëance aporte (MACH., R. Fort., c.1341, 43). Si que, dous amis, je t'aporte Joie et mercy. Or te conforte. (MACH., F. am., c.1361, 227). Amis, je n'ay tour ne voie Qui m'aport Riens dont mes cuers se resjoie. (MACH., Ch. bal., 1377, 633).

21
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     ÂPRE     
C. -

"Violent, ardent" : Fors que tant plour Qu'amoistie soit l'ardour De mon desir Et que son aspre vigour Puisse amenrir. (MACH., Ch. bal., 1377, 607).

22
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     ARCHER1          ARCHER2     
-

P. métaph. : ...le virelai que vous feystes avant que vous m'eussiés veue, qui s'apelle "L'ueil qui est le droit archier" (MACH., Voir, 1364, 460). L'ueil qui est li droit archier D'amours, pour traire et lancier Mignotement (MACH., Ch. bal., 1377, 626).

23
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     ARDEUR1          ARDEUR2     
-

P. métaph. : En ardeur [Desir] le tient, sans esteindre, Qui de plus en plus monteplie (MACH., D. verg., a.1340, 37). Fors que tant plour Qu'amoistie soit l'ardour De mon desir (MACH., Ch. bal., 1377, 607).

24
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     ARDEUR1          ARDEUR2     
3.

"État de détresse poignante dû à la passion, au désir amoureux" : ...vous ne savez l'ardour Qu'ay a souffrir Pour vous qu'aim tant et desir (MACH., R. Fort., c.1341, 128). Car long de vous tout m'arroie Et desvoie Mon cuer et tient en irour. Dont pour vostre amour morroie, Se j'estoie Longuement en telle ardour. (MACH., Ch. bal., 1377, 602).

25
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     ARDURE     
1.

"Désir ardent" : ...amoureuse ardure (MACH., J. R. Nav., 1349, 242). N'elle n'a pité De l'ardure Que j'endure Pour sa grant biauté. (MACH., Ch. bal., 1377, 597).

26
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     ARRÊTER     
V. -

Loc. adv. Sans arester. "Sans tarder, sans hésiter" : Après ce revient Attemprance Et Hardemens devers Doubtance Qui li dient, sans arrester, Que nulle riens ne doit doubter A faire le don de la joie (MACH., D. verg., a.1340, 45). ...il les fist geter Dedens le lac sans arrester, Et leurs femmes, leurs fils, leurs filles. (MACH., C. ami, 1357, 45). S'Espoirs, qui scet mon esmay, Reconforter Ne me vient, sans arrester Me partiray. (MACH., Ch. bal., 1377, 626).

27
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     ASSEMBLÉE     
-

Au fig. "Union" : Un desir, une pensée, Un cuer, une ame est entée En nous, et aussi De voloir sommes uni. Onques plus douce assamblée, Par ma foy, ne vy. (MACH., Ch. bal., 1377, 630). ...elle à li s'ottrie Par si parfaite assamblée Qu'enduy n'ont c'une vie, C'un cuer ne c'une pensée (MACH., Motés, 1377, 516).

28
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     ASSEVIR     
-

Assevi de : Plus bele que le biau jour, Plus douce que n'est douçour, Corps assevi De riche maintieng joli, Pris sens retour M'avez par vo cointe atour Qu'onques ne vi. (MACH., Ch. bal., 1377, 628).

29
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     ASSURER     
B. -

"Ferme, loyal" : Sa bonté pure, affinée, Sa maniere asseürée (MACH., Ch. bal., 1377, 588).

30
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     ATTRAIRE1          ATTRAIRE2     
IV. -

Part. prés. en empl. adj. "Attirant, plein d'attraits, séduisant, charmant" : La douce et attraiant parole Qui t'a mis d'amer a l'escole (MACH., C. ami, 1357, 77). Par un acqueil attraiant (MACH., Ch. bal., 1377, 620). ...vos yeus attraians, amoureus, Dous et plaisans (MACH., L. dames, 1377, 107).

31
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     AVIVER     
-

[Dans une tournure factitive] : Ce fait doubler Et embraser Et aviver Par desirer Mon amoureuse ardure. (MACH., Ch. bal., 1377, 615).

32
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     BAILLIE1          BAILLIE2     
A. -

"Pouvoir, garde, tutelle" : ...il [mon coeur] n'a de riens envie Fors d'estre en vo baillie (MACH., Ch. bal., 1377, 585). ...dont si me navray Que mon vivre ay, Tant com vivray, Mis, sans oster, en sa baillie. (MACH., Lays, 1377, 279).

33
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     BALANCE     
-

Estre en balance de + inf. : Et si sui en balance De morir, s'aligence N'ay de vous temprement. (MACH., Ch. bal., 1377, 582).

34
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     BARAT     
-

Penser barat vers : Mais pour peinne qu'endure, Tant soit à porter dure, N'orrez vilain rapport, Que je pense laidure, Barat ne mespresure Vers vostre gentil port (MACH., Ch. bal., 1377, 620).

35
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     BAUDEUR     
B. -

"Hardiesse, courage, assurance" : S'en sui en tel ploy Que sans retour Mors sui, car moult bien parçoy Que ma coulour, Ma vigour Et ma baudour Pers (MACH., Ch. bal., 1377, 618).

36
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     BAUDEUR     
.

Sans baudour : Le trop parler me deffendoit ; Parler a point me commandoit, Sans baudour et sans venterie, Sans mentir et sans flaterie ; Car c'est chose moult honnourable D'estre en son parler veritable, Et verité ne quiert nuls angles, N'elle n'a que faire de jangles. (MACH., R. Fort., c.1341, 9). Juenette, sans folour, Simplette, sans baudour, De bonne heure née, Parfaite en toute honnour (MACH., Ch. bal., 1377, 592).

37
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     BLESSURE     
-

Au fig. "Action de blesser moralement, de toucher douloureusement" : Car Desirs son effort Fait de moy grever fort, Mais j'ay cuer assez fort Contre sa blesseüre. (MACH., Ch. bal., 1377, 619).

38
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     CELÉMENT     
"En cachette, secrètement, avec discrétion" : Pour ce l'ameray loyaument Et serviray celéement Com vrais amis loyaus, parfais, Qui vueil et par dis et par fais Dou tout en tout son voloir faire Et li honnourer sans meffaire Jusques a mon definement... (MACH., D. verg., a.1340, 55). Et qui vuet dire de ce voir, Tel feu celéement s'avive Et est pleins de chalour si vive Que li cuers qui enmi demeure Bruïs et esteins sans demeure Seroit, s'il n'estoit aaisiez De souspirs, en parfont puisiez... (MACH., D. Lyon, 1342, 194). ...elle vuelt que celeement Soit nourrie la creature Qui est nee contre nature (MACH., Voir, 1364, 694). Entré y furent tire à tire, Celéement, en larrecin, Plus de X. mille Sarrazin, Parmi la porte qu'il ont arse, Dont la cendre est ja toute esparse. (MACH., P. Alex., p.1369, 98). Ne je ne me puis tenir D'einsi gemir Celeement et à part, Pour doubte qu'à vo plaisir Ne puist venir Le service, où mon cuer art, Sans avoir peinne ne dueil (MACH., Ch. bal., 1377, 600). Dont me vaut miex amer celeement et mes dolours humblement endurer. (MACH., L. dames, 1377, 34).
39
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     CELER     
B. -

[Lang. de l'amour ; dans des tours plus ou moins stéréotypés] Celer qqn. "Tenir caché, ne pas révéler les liens qui unissent à qqn" : Pour c'en doubtance et en cremour Vueil ma douce dame obeïr, Servir, celer, et sans partir Vivre en son amoureus dangier. (MACH., D. verg., a.1340, 56). Dame, je vueil endurer, Tant com je porray durer. Einsi vous vueil tres liement Doubter, servir et celer De fin cuer et humblement... (MACH., Ch. bal., 1377, 591). Se ma dame me mescroit, c'est à tort, Que jamais jour ne vueille departir Ne desservir de li jusqu'à la mort, Einsois la vueil amer sans repentir, Servir, celer, doubter et obeïr, Com cilz qui vueil miex la mort recevoir Que moy partir de son noble pouoir. (MACH., L. dames, 1377, 90).

40
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     CESSER     
D. -

Loc. adv. Sans cesser. "Sans cesse, sans répit, tout le temps, continuellement, toujours" : Einsi Desirs de saouler Mes fols yeus d'assez remirer De la bele et bonne sans per La douce face Me berse et chasse sans cesser Et me cuide a la mort mener. (MACH., R. Fort., c.1341, 51). L'amour de vous, qui en mon cuer remaint, Tresdoulz amis, jamais ne puet estaindre ; Car sans cesser en ma pensee maint L'amour de vous, qui en mon cuer remaint, Ne nulle riens n'est qui tant mon cuer taint, Si croist adés, ne ja mais jour n'iert meindre (MACH., Voir, 1364, 198). Nuit et jour en tel traveil Est le povre cuer de moi, Car onques tourment pareil Ne senti, si com je croi, Car sans cesser, en recoi, De celli cui sui amie Regrette la compagnie. (MACH., Voir, 1364, 512). Tuit mi penser Sont sans cesser En vous amer Et honnourer, Tres douce creature. (MACH., Ch. bal., 1377, 615). Car, sans cesser, mes maus trop aigrement Destreint mon cuer et le vient assaillir, Puis qu'il m'estuet de ma dame partir. (MACH., L. dames, 1377, 28). Mais tourner Sans cesser Te dois à la garde D'Espoir et de Dous Penser, S'il te vuet grever Pour amer Ne doubter. (MACH., Lays, 1377, 421). Et se Diex plaist, je sui telz et seray Que dementer, Souspirer Et plourer Ne me faurra, pour ce que senz cesser Obeyray Son corps gay Et feray Que, se je puis, par son gré l'ameray. (MACH., Lays, 1377, 456). Mais sans cesser larmoy, Quant le roy de fierté, Fleur de chrestienté, Pris et suppeditté Par ses ennemis voy. (MACH., Lays, 1377, 474).

41
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     CHALEUR     
-

[Dans des tours plus ou moins stéréotypés] : Desirs l'esprent, Desirs l'assaut, Desirs li fait maint divers saut ; Sans froidure le fait trembler Et sans chaleur le fait suer (MACH., D. verg., a.1340, 37). Certains sui que pris seray Si fort que je ne saray A li parler Et que sans froit trambleray Et sans chalour sueray, Et souspirer Me faura et recoper Mes souspirs pour moy celer (MACH., Ch. bal., 1377, 625). Et quant vostre corps gentil Remir, il fait par engin trop soutil Trambler sans froit et sans chalour suer Moy, las ! dolent, qui muir pour vous amer. (MACH., L. dames, 1377, 193).

42
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     CHÉRIR     
2.

Chierir qqc. : Vo parler, Vo regarder, Vo maintenir Font fuir Et enhaïr Et despiter Tout vice et tout bien cherir Et desirer. (MACH., Ch. bal., 1377, 613). Mais ja n'en sera meins amez De moy, pour chose qu'on m'en die, Eins sera mes voloirs doublez, Et l'amoureuse maladie Sera dedens mon cuer chierie, Ne ja sans li garir n'en quier : Pour ce l'aim je de cuer entier. (MACH., L. dames, 1377, 96).

43
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     CONTRAINDRE     
-

[P. méton de l'obj.] : Dous amis, oy mon complaint : A toy se plaint Et complaint, Par defaut de tes secours, Mes cuers qu'amours si contraint Que tiens remaint (MACH., Bal., 1377, 540). C'est cilz qui trop doucement Scet un cuer et soutieument Penre et liier Et contraindre telement Qu'il le fait tres humblement Humilier. (MACH., Ch. bal., 1377, 627).

44
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     CONTRARIER     
"Contrarier, combattre, tourmenter" : Mais honneur, chevalerie Et tes renons qui s'espart Par le monde en mainte part Ont fait de nous departie. Ta mort tant me contralie Et tant de maus me repart, Amis, que li cuers me part (MACH., L. plour, 1349, 291). Mais vo douce maistrie Maistrie mon cuer si durement Qu'elle le contralie Et lie En amour tellement Qu'il n'a de riens envie Fors d'estre en vo baillie (MACH., Ch. bal., 1377, 584). Mais vos cuers point ne s'amollie, Dame jolie, Eins contralie à chiere lie Le mien, dont ja mais je n'avray Joieuse vie (MACH., Lays, 1377, 279). Qui plus aimme plus endure Et plus mainne dure vie, - Qu'amours qui est sans mesure Assés plus le contralie, - Que li mauvais qui n'a cure De li, einsois met sa cure En mal et en villonnie. (MACH., Motés, 1377, 492).
45
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     COUP     
-

P. métaph. ou au fig. : ...Car ja ne te sera si fiere Qu'elle te laidenge ne fiere, Se ce n'est de ses trés dous yeus Rians, attraians et soutieus. Mais je les tesmongne pour tels Que leurs cops ne sont pas mortels ; Car douce en est la blesseüre Et aggreable la pointure. (MACH., R. Fort., c.1341, 104). Car assez à porter ay Des maus d'amer. Vers yaulz ne porray durer, Car, pour tels cops endurer, Foible me sçay. (MACH., Ch. bal., 1377, 625). Car vraiement, dame, se je perdoie L'esperence de joie recouvrer, Par autre amer, desesperez seroie, Car foibles sui pour tels cops endurer (MACH., L. dames, 1377, 166). Mes las cuers se sent tiex Qu'il n'est maus qu'il ne sente, Dont jamais n'iert sentieus, Car par engiens soustieus L'ateint de cos mortieus Amours qui en li s'ente. (MACH., Lays, 1377, 301).

46
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     COURONNER     
-

P. métaph. Estre couronné de + subst. désignant une manière d'être, une qualité morale... : Car il est vrais, fins, loiaus et secrez, Frans et gentis, ne dire ne saroie La riche honneur dont il est couronnés Ne le haut bien : si ne say tour ne voie, Comment peüsse finer Dou remerir. (MACH., Bal., 1377, 544). ...elle est coronnée De toute valour (MACH., Ch. bal., 1377, 588). De bonté, de valour, De biauté, de douçour Ma dame est parée ; De maniere, d'atour, De scens, de grace est couronnée. (MACH., Ch. bal., 1377, 591).

47
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     COURONNER     
-

P. métaph. Estre couronné de + subst. désignant une manière d'être, une qualité morale... : Car il est vrais, fins, loiaus et secrez, Frans et gentis, ne dire ne saroie La riche honneur dont il est couronnés Ne le haut bien : si ne say tour ne voie, Comment peüsse finer Dou remerir. (MACH., Bal., 1377, 544). ...elle est coronnée De toute valour (MACH., Ch. bal., 1377, 588). De bonté, de valour, De biauté, de douçour Ma dame est parée ; De maniere, d'atour, De scens, de grace est couronnée. (MACH., Ch. bal., 1377, 591).

48
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     CRAINDRE     
-

Creindre + inf. : Or me tenez en langour Dont je criem morir. (MACH., Ch. bal., 1377, 583).

49
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     CREVER     
.

Faire crever de + compl. circ. : Car trop parler Puet moult grever, Et refuser Feroit crever Mon cuer de sa pointure. (MACH., Ch. bal., 1377, 616).

50
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     CROÎTRE     
1.

"Croître, grandir, augmenter" : Einsi Amour Croist en mon cuer au fuer de ma dolour, Ne ne s'en part, ne de nuit, ne de jour, Eins me compaingne en mon dolereus plour Par sa bonté (MACH., J. R. Beh., c.1340, 86). Mais j'ay tant de vous oy Par vostre bon renom qui Croist nuit et jour, Que vous estes le droit try, Le fruit et la fleur aussi De toute honneur (MACH., Ch. bal., 1377, 628).

51
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     CRUAUTÉ     
2.

[Lang. de l'amour] "Cruauté, dureté, rigueur, insensibilité, indifférence" : N'en li n'avoit orgueil, ne cruauté, Ne riens qui fust contraire a amisté. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 104). Mais nompourquant J'ameray d'or en avant Plus fort qu'onques mais, et quant Mort et miné M'ara vostre cruauté Qui m'est trop grant, Lors sera bien apparant Ma loyauté. (MACH., Ch. bal., 1377, 621). ...si ne puis eschaper Qu'outre le gré d'Amours n'aie briefment La mort que j'ay desiré longuement. Et se je suis par la grant cruauté De ma dame menez jusqu'à la mort, Miex me vaura que vivre en tel durté, Qu'entendement, scens, maniere et deport Ay tous perdus (MACH., L. dames, 1377, 64). Car Amours fait de moy bersaut, Et si m'assaut De maint assaut Et fait meint saut ; Dont je doubt que sa cruauté Ne m'ocie ; car en tressaut Mes cuers tressaut, Tramble et deffaut, Pour ce qu'il ha toute durté. (MACH., Lays, 1377, 287).

52
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     CRUEUSEMENT     
"Cruellement" : Mais li dieu si fort se courcierent Que crueusement s'en vengierent : Ne fu adjournez ne semons, Eins fu mis entre quatre mons Trop pesans et trop mervilleus. (MACH., C. ami, 1357, 84). Il puet bien crueusement Moy menacier, Mais ne le prise .J. denier, Quant à present. (MACH., Ch. bal., 1377, 627). ...et com plus m'humelie, De tant croist plus la dure maladie Qui m'art et seche et me fait esperer Qu'Amours n'a pas pouoir de moy donner Mercy : tant sui je outrés crueusement De la doleur que j'endure humblement. (MACH., L. dames, 1377, 64).
53
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     DAIGNER     
"Condescendre, consentir à faire qqc." : Autrement dire ne le quier, Mais devotement vous requier Qu'Amours priez qu'elle me teingne Pour sien, et que ma dame deigne Mon petit service en gré prendre (MACH., D. Lyon, 1342, 236). Si attendrai Tant que pitez pour moi en vous engendre Grace et merci, et que vo face tendre Deingne seur moy son dous regart descendre. (MACH., F. am., c.1361, 155). Se vous pri Merci Que de vostre grace pure Me daingniés clamer ami (MACH., Ch. bal., 1377, 596).
54
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     DÉBONNAIRE     
C. -

"Qui traduit, qui exprime la bonté, la bienveillance" : ...son viaire Qui tant estoit dous, humble et debonnaire (MACH., J. R. Beh., c.1340, 79). Et pour ce que tu m'ies contraire, Si te pri, pour tout mon salaire, Que tu me vueilles tost deffaire Et que le dart Mortel faces dedens moy traire Par son dous regart debonnaire, Qui mon dolent cuer plus n'esclaire De son espart. (MACH., Compl., 1340-1377, 245). Dame, vostre dous viaire Debonnaire Et vo sage meintieng coy Me font vo service faire, Sans meffaire, De fin cuer, en bonne foy. (MACH., Ch. bal., 1377, 600). Et se petit vail, Son tres dous plaisant viaire Debonnaire Exemplaire Me sera de tous biens faire : Pour ce à li me bail. (MACH., Lays, 1377, 334). Si se vaut assez miex taire Que dire folie et faire ; Car s'il aimme sans retraire Et sans decevance, Dous ris, regart debonnaire, Biau parler et gent attraire Fait pour cuer d'amant attraire Doit bien tenir à salaire Et à souffisance. (MACH., Lays, 1377, 386).

55
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     DÉCONFITURE     
-

Estre à desconfiture : Aymi ! dame. Et tout par enmesure, Gentil dame, pleinne d'onnour, Sui je à desconfiture ; Car onques ne quis deshonnour Vers vous, ains ay sans sejour Fait vo dous plaisir Et feray sans mauvais tour Jusques au morir. (MACH., Ch. bal., 1377, 583). S'en sui à desconfiture, S'Amours par sa grant douçour De mon desir n'amesure La desmesurée ardour... (MACH., L. dames, 1377, 33). Comment ose creature Dire qu'amour pure Li est si tres sure Qu'à desconfiture Ou en desespoir sera, S'elle ne le prent en cure ? (MACH., Lays, 1377, 453).

56
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     DÉCONFORTER     
I. -

Empl. trans. "Décourager, attrister, peiner, affliger" : Car il n'est biens ne joie qu'il m'aporte, Einsois toudis me grieve et desconforte, Dont j'ay souvent estranglé maint souspir, Pour ce que trop parfondement souspir. (MACH., Compl., 1340-1377, 255). Car tuit mi penser contre my Sont et mi mortel anemy ; Et quant Souvenir en moy vient, Tendrement plourer me couvient, Qu'en monde n'a bien qu'i m'aporte, Eins me mourdrist et desconforte... (MACH., C. ami, 1357, 74). Car nulle fois de riens ne me defri, Ne riens ne puet mon cuer desconforter, Ains ay le temps si bon et si ouni Que je ne puis à nulle riens penser Fors à joie seulement (MACH., Bal., 1377, 552). Helas ! dame, conforté Ne m'avez en ma grieté, Ne tant ne quant, Eins m'avez desconforté, Si que tout desconfort hé. (MACH., Ch. bal., 1377, 621).

57
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     DÉCONFORTER     
II. -

Empl. pronom. réfl. "Se lamenter, se désoler, s'attrister" : Mes tristes cuers qui tant se desconforte Que riens qui soit ne li puet aporter Chose de quoy il se puist conforter. (MACH., Compl., 1340-1377, 253). Encor te vueil je deus mos dire Pour continuer ma matire : Amis, se tu te desconfortes, Tu mourdris ton cuer et avortes Et fais joie a tes anemis... (MACH., C. ami, 1357, 64). Se bien li dit que trop me desconforte Et qu'il n'est riens en quoy je me deporte... (MACH., F. am., c.1361, 169). Amis tres dous, tu t'en iras, Dont moult te desconforteras... (MACH., F. am., c.1361, 223). Il se complaint, il se demente ; Des yex pleure, dou cuer soupire ; Homs vivans ne le saroit dire Son meschief ; trop se deconforte Et dist : "Honneur, or yes tu morte ! Certes dou tout perdu t'avons Sans recouvrier, bien le savons." (MACH., P. Alex., p.1369, 109). Si ne me desconfort, Car d'espoir me confort Qui me donne confort En vostre douceur pure. (MACH., Ch. bal., 1377, 619). Las ;! or sui au port De tout desconfort, Quant mes maus recort ; Et si fort me desconfort Que ne le puis dire, Car pechiés me mort (MACH., Lays, 1377, 412). Mais durement endurer le m'estuet, Car je sui près de perdre le confort De Bon Espoir, dont je me desconfort (MACH., Motés, 1377, 489).

58
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     DÉCONFORTER     
-

Estre desconforté : Et se pensée Par souvenir est en moy engendrée, Quelle est elle ? Elle est desconfortée, Triste, mourne, lasse et desesperée. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 97). Car doubte ay, dont je me marvoy, Que ses gentis cuers envers moy Ne soit irez. Dont je sui trop mal atournez, Tristes, pensis, desconfortez, Quant tous mes biens as destournez, Ne say pourquoy. (MACH., R. Fort., c.1341, 45). Mais riens n'est a Dieu impossible Ne fort a faire, car il puet Faire en tous cas tout ce qu'il vuet, N'onques homs si desconfortez Ne fu, qui ne fust confortez, S'il ot son cuer et sa pensee A li dou tout jointe et fermee. (MACH., C. ami, 1357, 59). Dont lie et loiaulz seray Et le contraire feray De ma destinée, Car lasse, desconfortée, Triste, dolente, esplourée Esté lonc temps ay. (MACH., Ch. bal., 1377, 631). ...onques mais nuls homs mortels Ne pot estre si fort desconfortez... (MACH., L. dames, 1377, 189).

59
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     DÉDAIN     
-

P. personnif. : Il ha sept chiés, et vraiement, Chascuns à son tour contredit La grace, où mon vray desir tent, Dont mes cuers an doleur languit : Ce sont Refus, Desdaing, Despit, Honte, Paour, Durté, Dangier, Qui me blessent en l'esperit, Quant à ma dame merci quier. (MACH., Bal., 1377, 564). Dire, ma dame chiere, Pour ce que, quant descouvrir vueil M'amour et ma priere, Paour me fait deffense De dire ma grevance Et Desdains, qui se lance En vous, vostre presence Par Dangier me deffent. (MACH., Ch. bal., 1377, 581). Car pour li seul, qui endure mal maint, Pitié deffaut, où toute biauté maint ; Durtés y regne et Dangiers y remaint, Desdains y vit et Loyautés s'i faint Et Amours n'a de li ne de moy cure. (MACH., Motés, 1377, 501).

60
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     DÉDUIT     
-

Prendre (grant) deduit : Si prenoie moult grant deduit, Car j'estoie tout asseür Que c'estoit aucun bon eür, Si le suï moult volentiers. (MACH., D. Lyon, 1342, 171). Autel puet on d'un amant dire Qui puet parler sans contredire A sa dame et prendre loisir Toutes heures a son plaisir, Sans trouver empeechement, C'est assavoir honnestement Prendre deduis et esbanois Et trés tous amoureus denois. (MACH., D. Aler., a.1349, 322). Amis, se je te veoie, Grant deport Et grant deduit y penroie ; Desconfort Seroient en mon cuer mort. (MACH., Ch. bal., 1377, 633).

61
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     DÉFENSE     
.

Faire deffense. "Empêcher, défendre" : Je ne vueil mie que tu penses Que d'amer te face deffenses ; Eins vueil et te pri chierement Que tu aimmes trés loiaument (MACH., R. Fort., c.1341, 103). Autrement ne vous puis mon vueil Dire, ma dame chiere, Pour ce que, quant descouvrir vueil M'amour et ma priere, Paour me fait deffense De dire ma grevance Et Desdains, qui se lance En vous, vostre presence Par Dangier me deffent. (MACH., Ch. bal., 1377, 581).

62
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     DÉFIANCE     
-

P. métaph. Sans desfiance : Car es maus d'amours que je port Ay tel plaisence, Car quant il font plus leur effort De moy grever, plus me confort, Et tout par son noble confort Suis je respitez de la mort Qui m'eüst, s'elle ne fust, mort Sans deffiance. (MACH., R. Fort., c.1341, 120). Hé ! dame de vaillance, Vostre douce sanlance M'a pris sans deffiance, Mais au penre sans lance M'a navré durement. (MACH., Ch. bal., 1377, 581).

63
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     DÉFRIRE     
A. -

"Brûler, se consumer de chagrin ; s'agiter, se désespérer" : Mais s'en mon depri M'est amours estri, Je n'en brai ne cri, N'autrement ne m'en defri, Ne pense a defrire. (MACH., R. Fort., c.1341, 23). Nompourquant je me defri Seulette et gemi Souvent à face esplourée, Quant lontainne sui de li Qu'ay tant enchiery Que sans li riens ne m'agrée. (MACH., Ch. bal., 1377, 631).

64
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     DÉLACER     
"Délacer" : C'est l'amoureus messagier Qui use de son mestier Si sagement Que cuers scet si proprement Entrelascier C'on ne les puet deslassier Legierement. (MACH., Ch. bal., 1377, 628).
65
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     DÉLIER     
II. -

Empl. pronom. réfl. Soi deslier sur qqn. "S'abattre, se déchaîner sur qqn" : Mais quant leur gengle plus fort Seur moy se deslie, Tant sui je plus envoisie, Car Diex scet, où je me fie, Comment je me port. (MACH., Ch. bal., 1377, 599).

66
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     DEMEURÉE     
B. -

"Absence" : Car peril est de l'esloingnier, Si le doit on moult ressongnier, Pour ce que longue demourée Fait bien qu'amour est oubliée A la fois et changier amy, Dont maint ont plouré et gemi (MACH., D. Lyon, 1342, 202). Si que gaye me tenray Ne ja ne le guerpiray Heure ne journée, Car en ceste pel morray, Fors tant que je maudiray Longue demourée (MACH., Ch. bal., 1377, 632). Se pour longue demourée Sui mis en oubli, Certes, mar vi la journée Que premiers vous vi (MACH., L. dames, 1377, 31). Amis, vostre demourée Fait mon cuer pleindre et doloir Com dolente et esplourée, Quant je ne vous puis veoir (MACH., L. dames, 1377, 130). Si qu', amis, certeinnement Toute ma pensée Et m'amour entierement Est en vous fermée, Ne pour longue demourée Mes cuers ne se changera (MACH., L. dames, 1377, 180).

67
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     DENIER     
-

[Désigne une toute petite valeur] : Estrange femme est d'omme appetit, Mais la privée est trestout le contraire, Qu'en une estrange prent on plus de delit C'on ne pourroit en cent privées faire ; Car la privée est de si rude afaire Qu'elle ne vault vers l'estrange .J. denier, Ce dient ceulx qui femme ont en grenier. (MACH., App., 1377, 643). Il puet bien crueusement Moy menacier, Mais ne le prise .J. denier, Quant à present. (MACH., Ch. bal., 1377, 627).

68
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     DÉPARTEMENT     
-

Faire departement de : Je ne pensasse nullement, Vraiement, Que muer peüst einsi Son cuer et que departement Si briefment Feist de moy et de li. (MACH., Ch. bal., 1377, 586). Mors0;! vien à moy, si me prent, je t'apelle, Car j'aim trop miex morir prochainnement Que recevoir si crueuse nouvelle, Com de m'amour faire departement (MACH., L. dames, 1377, 28).

69
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     DÉPARTIE     
-

Sans departie : Qu'adès croistera l'ardour Qui sejour Fait en moy sans departie... (MACH., Ch. bal., 1377, 608).

70
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     DÉPORT     
.

Sans nul deport : ...Desirs, sans nul deport, Fait mon cuer par son effort Taindre et palir (MACH., Ch. bal., 1377, 614).

71
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     DÉPRIER     
-

Deprier qqn à jointes mains : Je te depri a jointes mains Que a grevence Ne me tourt, et que plus ne meins Ne t'en soit, car tiens suis remeins. (MACH., R. Fort., c.1341, 119). ...douce anemie, Qui lie Estes de mon tourment, à jointes mains deprie Vo cuer, puis qu'il m'oublie, Que temprement m'ocie, Car trop langui longuement. (MACH., Ch. bal., 1377, 585).

72
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     DERRIÈRE     
-

En derriere. "Par derrière" : ...[jouer aux dés] c'est chose trop deshonneste A prince qui quiert vie honneste ; Car il ne vient pas de franchise, Eins est fondez seur couvoitise, Et s'i moustre on si sa maniere Que maint en parlent en derriere. (MACH., C. ami, 1357, 138). Pour ce de riens ne m'esmay Qu'en loyauté fiance ay, Et, quoy que nulz die, Tant com mon devoir feray, Leur parler ne doubteray, Que pas ne deffie Et en derrier point et mort. (MACH., Ch. bal., 1377, 599).

73
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     DÉSAGRÉER     
Empl. trans. indir. "Causer du désagrément, du déplaisir" : Nos cuers en joye norry Sont, si que soussi Ne riens qui nous desagrée N'avons, pour ce qu'assevi Sommes de mercy, Qu'est souffisance appellée (MACH., Ch. bal., 1377, 630). N'à chose ne penseray Qui me desagrée... (MACH., Ch. bal., 1377, 632).
74
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     DÉSAGRÉER     
Empl. trans. indir. "Causer du désagrément, du déplaisir" : Nos cuers en joye norry Sont, si que soussi Ne riens qui nous desagrée N'avons, pour ce qu'assevi Sommes de mercy, Qu'est souffisance appellée (MACH., Ch. bal., 1377, 630). N'à chose ne penseray Qui me desagrée... (MACH., Ch. bal., 1377, 632).
75
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     DÉSESPÉRER     
.

Estre desesperé de : Je pleure moult tendrement Et soupir parfondement, Quant vous partés Et faire ne puis comment Vous die "à Dieu vous commant". Desesperez En sui et si forcenez, Quant si mal sui fortunez, Qu'à grief tourment M'ocira vo partement. (MACH., Ch. bal., 1377, 622).

76
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     DÉSHONNEUR     
-

[Lang. de l'amour] Sans (penser) deshonnour. "Loyalement" ; en partic. "sans porter atteinte à l'honneur de la dame ; dans le respect de l'honneur de la dame" : Mais c'est toudis sauve l'onneur Des dames et sans deshonneur ; Car a nul fuer n'ottrieroie Joie a nul amant ne donroie Dont dame fust deshonnourée (MACH., D. verg., a.1340, 48). ...à vous tous m'ottroy, Sans deshonnour. (MACH., Ch. bal., 1377, 618). Seur tous amans me doy pleindre et loer D'Amour qui m'a mis en joie et en plour. Loer m'en doy en tant que desirer Tres loiaument, sans penser deshonnour, Me fait dame qui est des flours la flour. (MACH., L. dames, 1377, 19). ...je vous aim, sans penser deshonnour... (MACH., L. dames, 1377, 21). Et puis qu'einsi vous aim sans deshonnour, N'entroubliés vostre loial ami, Douce dame, que sans cuer vous en pri. (MACH., L. dames, 1377, 37). Dont je l'aour, Criem, honnour Par honnour, Sans deshonnour, Et demour En ce tour Que riens qui soit ne voy qui m'en destourne. (MACH., Lays, 1377, 334). Or en face son millour, Car, sans penser deshonnour, La serviray Et le gracieus corps gay Qu'aim et aour De cuer, de corps, de vigour, Tant com vivray (MACH., Lays, 1377, 441).

77
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     DESROI     
A. -

"Désordre, confusion, trouble, désarroi" : Quant je remir vostre arroy Sans desroy, Où raisons maint et repaire, Et vo regart sans effroy, Si m'esjoy Que tous li cuers m'en esclaire (MACH., Ch. bal., 1377, 601). Car la victoire et l'aventure Gist en Dieu et en bon arroy Et en grant avis qui n'a cure De folier ne de desroy (MACH., L. dames, 1377, 230). C'est ta grace vraiement Qui s'estent à tous ceus qui en recoy Pleurent et plaingnent souvent. Tendrement De leurs pechiés le desroy. Pour ce te pri, Vierge, oy mon depri... (MACH., Lays, 1377, 411).

78
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     DESSERVIR1          DESSERVIR2     
"Mériter" : Se mesdisans en acort Sont pour moy grever à tort, C'est par leur envie, Car desservi ne l'ay mie. Pour ce de leur genglerie Bien me reconfort. (MACH., Ch. bal., 1377, 598). Las ;! où iray, Que feray, que devenray ? Tout en fremi, Car pas ne l'ay desservi ; Pour ce m'esmay. (MACH., Lays, 1377, 405).
79
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     DESSEVRER     
-

Loc. adv. Sans dessevrer. "Sans séparation possible ; sans partage, entièrement" : Encores li renouvelay Et li donnay le cuer de my, Corps, foy et loiauté d'amy A tous jours mais, sans dessevrer, Tant que mors m'en fera sevrer. (MACH., R. Fort., c.1341, 142). Le peüsse nullement Ne qu'en moy peüst venir Le plaisir D'autre amer, car vraiement En s'amour sui si fermée Et mise sans dessevrer Que pour creature née Ne le porroie oublier. (MACH., Ch. bal., 1377, 611). Tres noble destinée Ha cils qui s'i puet assener Sans dessevrer, Qu'elle n'a per, Eins est nomper ; Et, sans doubter, On ne puet milleur regarder Ne si tres bele née. (MACH., Lays, 1377, 428).

80
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     DÉTRIER     
B. -

Au fig. [Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] "Empêcher, entraver, faire obstacle à" : Ce detrie Ma joie et ma maladie Fait gringnour. (MACH., Ch. bal., 1377, 608). Si n'est vie Si jolie Com de desirer ami En Espoir Qui chastie Et maistrie Desir, si qu'il n'ait maistrie Ne pooir, Qu'il detrie Vie lie, Quant Espoirs ne s'amolie. (MACH., Lays, 1377, 431).

81
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     DÉVOYER     
B. -

Au fig. "Égarer, troubler, bouleverser, agiter" : ...long de vous tout m'anoie Et desvoie Mon cuer et tient en irour. Dont pour vostre amour morroie, Se j'estoie Longuement en telle ardour. (MACH., Ch. bal., 1377, 602). Un souvenir qui dolereusement Est engendrés pour ma desconfiture. Cil souvenirs me ramentoit souvent Le dous viaire et la maniere coie Dont je ne puis attraire aligement. Helas ! dolans, c'est ce qui me desvoie Et qui me fait dou tout desconforter (MACH., L. dames, 1377, 58). Helas ! einsi languiray Tous seus, sans cuer et sans joie, Et en doubtance seray De vous qu'oubliés ne soie. Las ! c'est ce qui me desvoie Et qui durement empire Ma dolour et mon martyre. (MACH., L. dames, 1377, 105). Et si n'ay je mie matiere De moult grant joie demener, Car l'onnour que je tant compere M'estuet perdre et mort endurer ; C'est ce qui mon cuer desvoie. Mais bons cuers, pour riens qu'il voie, Ne se doit desconforter ; Pour ce fain je d'estre en joie, Et si langui pour amer. (MACH., L. dames, 1377, 124).

82
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     DIAMANT     
-

P. compar. : Et qui diroit uns homs est fors Pour souffrir d'amours les effors, Et s'a cuer plus dur qu'aymant Ou que ne soit un diamant, Je ne donroie de sa force Le quart d'une pourrie escorce, Ne je ne pris riens sa durté, Sa vertu, ne sa mëurté, Ne chose qu'il endure aussi. (MACH., J. R. Nav., 1349, 246). Plus dure qu'un dyamant Ne que pierre d'aÿmant Est vo durté, Dame, qui n'avez pité De vostre amant. (MACH., Ch. bal., 1377, 620). Amant a cuer plus dur qu'un dyamant (MACH., L. dames, 1377, 224).

83
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     DISCORD1          DISCORD2     
-

[Lang. de l'amour] : En mon cuer ha un descort Qui si fort le point et mort (MACH., Ch. bal., 1377, 613). ...en vo dous viaire Dont toute ma dolour sort Ne truis secours ne confort, Grace, pité ne acort, Douçour n'amour fors descort Et samblant de moy deffaire. (MACH., Lays, 1377, 307).

84
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     DOCTRINER     
-

Part. passé en empl. adj. Bien doctriné : Et, biau sire, Bonne Esperence Qui moult a valour et puissance, Comme sage et bien doctrinée, Loial, juste et bien avisée, Vous a consillié sagement, Ce m'est avis. (MACH., R. Fort., c.1341, 139). Mais tant est bien doctrinée, Douce, humble, simple, senée, Plaisant, loyal et secrée Ma dame d'onnour Qu'en li veoir iert doublée Ma joie et m'ardeur finée... (MACH., Ch. bal., 1377, 589).

85
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     DOUBLER     
.

Estre doublé : Dont ma joie est si doublée Que tous maus oubly. (MACH., Ch. bal., 1377, 631). Car se j'estoie devant Fin amant, Cent fois iert m'amour doublée (MACH., L. dames, 1377, 98). Quant j'y pense à recelée, Ma joie est renouvelée, Et .CM. fois doublée L'amour qu'en li ay... (MACH., Lays, 1377, 347). Pour quoy ne sui je ad ce née Qu'avec toi, sans dessevrée, Fusse, dous amis ! Bien seroit mon dueil remis Et ma grant joie doublée... (MACH., Lays, 1377, 445).

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     DROITURE     
-

(Ce) n'est pas droiture que + subj. : Mais ce n'est pas droiture Qu'einsi pour loyauté Soie à desconfiture, Car j'ai sans fausseté Ma dame nette et pure Servi et honnouré. (MACH., Ch. bal., 1377, 597). Pour Dieu vous pri que ne li soiés dure, Douce dame, car, se vous l'ociés, Petit pourfit y arés ; ne droiture N'est pas que vous à la mort le mettés Pour vous amer, puis que bien vous savez Qu'il est si vrais que, pour doleur sentir, Ne le verrés nulle fois repentir. (MACH., L. dames, 1377, 55). Eymmi ! tres douce creature, Noble en faiture, Plaisant et pure, N'est pas droiture Que vous m'ociés pour amer, Quant je vous aim d'amour seüre Et de laidure Vous asseüre. (MACH., Lays, 1377, 282).

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     DUREMENT     
C. -

"Cruellement" : Hé ! dame de vaillance, Vostre douce sanlance M'a pris sans deffiance, Mais au penre sans lance M'a navré durement. (MACH., Ch. bal., 1377, 581).

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     DURETÉ     
2.

[À propos d'une pers.] "Manque de sensibilité ; caractère, comportement dur" : Et qui diroit uns homs est fors Pour souffrir d'amours les effors, Et s'a cuer plus dur qu'aymant Ou que ne soit un diamant, Je ne donroie de sa force Le quart d'une pourrie escorce, Ne je ne pris riens sa durté, Sa vertu, ne sa mëurté, Ne chose qu'il endure aussi. (MACH., J. R. Nav., 1349, 247). Mais je n'ay en li trouvé En lieu d'amours que desdaing et durté. (MACH., App., 1377, 653). Plus dure qu'un dyamant Ne que pierre d'aymant Est vo durté, Dame, qui n'avez pité De vostre amant Qu'ociés en desirant Vostre amitié. (MACH., Ch. bal., 1377, 620). Einsois regne et dure En corps d'umblece paré Cuers qui est pleins de durté... (MACH., Motés, 1377, 512).

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     ÉBATTEMENT     
"Divertissement, distraction, amusement" : Ce ne porroit avenir nullement Que j'heüsse joie n'esbatement Ne riens nulle qui peüst resjoïr Mon dolent cuer, sans vous veoir n'oïr... (MACH., Compl., 1340-1377, 254). Et la n'ot il celui ne celle, Qui se vosist esbanier, Dancier, chanter ou festier De tables, d'eschaz, de parsons, Par gieus, par notes ou par sons, Qui la ne trouvast sans arrest A son vueil l'esbatement [var. labastement] prest. (MACH., R. Fort., c.1341, 146). La demouray longuettement En joie et en esbatement, Tant qu'il fu temps de repairier Vers celle ou sont mi desirier. (MACH., R. Fort., c.1341, 152). S'alay aus chans isnellement Chevauchier par esbatement, Pour moy jouer et soulacier... (MACH., J. R. Nav., 1349, 154). ...quar c'est le plus grant esbatement que je aie que de oÿr et de chanter bons dis et bonnes chansons... (MACH., Voir, 1364, 96). Je me tenoie rudement Et haoie l'esbatement Et fuioie les compagniez Ou on menoit les bonnes viez (MACH., Voir, 1364, 104). Et ai esté a si grant anui que onques chose ne m'anoia tant ; et si avoie des esbatemens biau coup, car en tout le chemin on ne faisoit que chanter et veoir dames et damoiselles et dames de religion ; mais quant je veoie plus d'esbatement et de joie et plus me desplaisoit quant il me souvenoit que je ne vous pooie veoir n'envoier par devers vous. (MACH., Voir, 1364, 504). Et quant ad ce que geus, revelz n'esbatemens ne vous peuvent plaire quant vous ne me poés veoir, hé las, dolens ! et dont me venroit joie, quant je ne vous voi, tresdouce, simple et coie ? (MACH., Voir, 1364, 518). Je ne vous envoie pas vostre livre, pour ce que j'ai trop grant doubte qu'il ne fust perdus ; et aussi c'est tout mon esbatement, et que je y veuil aucunes choses amender, les queles je vous diroie volentiers de bouche (MACH., Voir, 1364, 782). ...à vous tres amoureusement Entierement Doing et ottroy Le cuer de moy Qui loing de vous esbatement N'a n'esbanoy. (MACH., Ch. bal., 1377, 624). Honneur, vaillance et bonne renommée, Grace, biauté sont en vostre corps gent, Dont je me sent si hautement parée, Car plus de bien n'ay n'autre esbatement. (MACH., L. dames, 1377, 199).
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     ÉCLAIRCIR     
-

P. métaph. : Vous estes le vray saphir Qui puet tous mes maus garir Et terminer, Esmeraude à resjoïr, Rubis pour cuers esclarcir Et conforter. (MACH., Ch. bal., 1377, 613).

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     EFFROI     
2.

Loc. adj. "Tranquille, paisible" : Quant je remir vostre arroy Sans desroy, Où raisons maint et repaire, Et vo regart sans effroy, Si m'esjoy Que tous li cuers m'en esclaire. (MACH., Ch. bal., 1377, 601). Vostre dous maintieng simple et coy Vo bel aroy, Cointe et plaisant, Vo maniere sans effroy... (MACH., Ch. bal., 1377, 623).

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     EFFROI     
2.

Loc. adj. "Tranquille, paisible" : Quant je remir vostre arroy Sans desroy, Où raisons maint et repaire, Et vo regart sans effroy, Si m'esjoy Que tous li cuers m'en esclaire. (MACH., Ch. bal., 1377, 601). Vostre dous maintieng simple et coy Vo bel aroy, Cointe et plaisant, Vo maniere sans effroy... (MACH., Ch. bal., 1377, 623).

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     ÉJOUIR     
I. -

Empl. trans. "Réjouir" : Et en dolour qui trop dure Dolereusement langui, Quant meri D'ottri Ne d'esperance seüre Ne m'a encor esjoy. (MACH., Ch. bal., 1377, 595).

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     ÉJOUIR     
II. -

Empl. pronom. réfl. "Se réjouir" : Or [cuer d'amant] tramble, or tressue, or a chaut, Or a froit, et puis ne li chaut D'assaut qu'Amours li puisse faire ; Or li plaist ; or ne li puet plaire ; Car selonc ce qu'Amours le vuet Deduire, il s'esjoïst ou duet, Et selonc l'estat de Fortune Qui les amans souvent fortune, L'un bien, l'un mal, l'autre a sa guise, Selonc ce qu'elle se desguise. (MACH., R. Fort., c.1341, 32). Ne dit on que li homs sauvages S'esjoïst, quant il voit plouvoir, Et chante ? Qui l'i fait mouvoir ? L'espoir qu'il prent en son revel Qu'après le lait il fera bel. (MACH., R. Fort., c.1341, 99). Pense, se tu vues, dou seurplus, Et te tray vers Bonne Esperence, Et t'aten a ma grant puissance Qui t'en porra faire joïr. Einsi te pues tu esjoïr. (MACH., D. Aler., a.1349, 343). Et [Orphée] joua son dolereus lay Et chanta de vois douce et seinne, De si grant melodie pleinne, Qu'a sa vois, qu'a ses instrumens, Fist cesser d'enfer les tourmens ; Car les infernaus s'esjoïrent De la douceur, quant il l'oïrent. (MACH., C. ami, 1357, 82). Et par ma foy tous m'esjoÿ De ce que dire li oÿ. (MACH., Voir, 1364, 46). Quant je remir vostre arroy Sans desroy, Où raisons maint et repaire, Et vo regart sans effroy, Si m'esjoy Que tous li cuers m'en esclaire (MACH., Ch. bal., 1377, 601). Le gent corps, le bel arroy De ma dame debonaire A loisir remir et voy, Par ma foy, Riens n'est qui me puist desplaire Tant m'esjoy. (MACH., Lays, 1377, 452).

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     EMBRASER     
-

Au fig. "Rendre plus fort, plus vif, exalter, exacerber (le sentiment amoureux, le désir...)" : Ce fait doubler Et embraser Et aviver Par desirer Mon amoureuse ardure. (MACH., Ch. bal., 1377, 615). Car la joie de ce plaisant penser Fait qu'en moy est doleur entroubliée, Et li desirs fait croistre et embraser L'amour qui n'iert ja de moy dessevrée (MACH., L. dames, 1377, 92). Et si n'ay je pensement Vraiement Que je l'aie sans rouver. Mais desirs fait embraser Et doubler Ceste amour si asprement Que tout me fait oublier, Ne penser N'ay fors à li seulement (MACH., L. dames, 1377, 161).

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     ÉMOI     
"Émoi, trouble" ; en partic. "agitation causée par la crainte, l'inquiétude" : Au temps pascour que toute riens s'esgaie, Que la terre de mainte colour gaie Se cointoie, dont pointure sans plaie Sous la mamelle Fait Bonne Amour a mainte dame belle, A maint amant et a mainte pucelle, Dont il ont puis mainte lie nouvelle Et maint esmay... (MACH., J. R. Beh., c.1340, 57). Desormais est temps que je die La noblesse et la melodie De l'esprevier que tant amay Moult paisiblement, sans esmay. (MACH., D. Aler., a.1349, 255). Or vëons a quoy mes cuers tent, Pense, considere et entent, Dou gerfaut que je moult amay : Je cuiday vivre sans esmay Et estre gais, jolis et cointes, Dès lors que de li fui acointes, Tous les jours que je viveroie, Tant comme je le garderoie. (MACH., D. Aler., a.1349, 378). S'Espoirs, qui scet mon esmay, Reconforter Ne me vient, sans arrester Me partiray. (MACH., Ch. bal., 1377, 626).
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     ÉMOI     
-

Mettre en esmay : Pour ce de leur genglerie Bien me reconfort. Mais pour eaus mettre en esmay, Plus que ne sueil je seray Joieuse et jolie, Et si aray le cuer gay Et sagement me tenray Sans faire folie. (MACH., Ch. bal., 1377, 598).

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     EMPÊCHER     
-

Empeschier qqn à + inf. : Qu'onques ne me fist present De joie ne de tourment ; Ne empeschier Ne me porroit nullement à vivre joieusement Son menassier. (MACH., Ch. bal., 1377, 627).

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     EMPLOYER     
A. -

Soi emploier à qqc. "S'employer, s'efforcer, s'appliquer à qqc. ; faire effort en vue d'un résultat" : Mais son conseil finablement Li dist : "Sire, certeinnement Nous ne savons lieu si possible Pour vous, que la cité de Triple. Par nostre conseil vous irez, Car bien vous y emploierez ; Qu'il n'a de la mer dou soudan Jusqu'en païs le Camaran Lieu, ne place, bourc, ne repaire Où mieus peüst son honneur faire." (MACH., P. Alex., p.1369, 205). ...Car anoy, Griété, doleur ne contraire Onques en vous servant n'oy, Eins congnoy Que riens ne m'i puet desplaire Et qu'adès miex me doit plaire, Sans retraire, De tant com plus m'i employ, Car tant estes debonnaire Qu'exemplaire De tous les biens en vous voy. (MACH., Ch. bal., 1377, 601). ...Là vueil amoureusement Vivre et morir ; Là me tir, Là mi desir Sont, là m'employ, Là meint tous le cuers de moy Entierement, Doucement Et humblement, Pour li servir. (MACH., Lays, 1377, 430). ...Car vos trois enfans [d'Amour] vis a vis Ci m'amenez pour moy donner avis Et matere dont ç'ordener porray Dont Nature de vous m'a fait devis, Et par son gré je m'y emploieray A mon pooir, tant comme je vivray. (MACH., Prol., c.1377, 5).

100
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     EMPLOYER     
B. -

Soi emploier en qqn. "Se consacrer à qqn" : Dame, pour ce me desvoy, Car quant en vous tous m'employ Et je n'ay tour Pour vous veoir, j'y congnoy Ma mort. (MACH., Ch. bal., 1377, 618).

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